Moment magique avec un groupe de chevreuils

La nature nous entoure et permet de vivre des moments intenses, comme suspendus. C'est ce que je viens de vivre avec un groupe de chevreuils. 

A quasiment chacun de mes passages dans ce secteur et depuis de nombreuses années, j'aperçois un groupe de chevreuils depuis l'autoroute. Avec l'acquisition d'une belle optique Canon, l'excellent RF 200-800mm f/6.3-9 IS USM - voir mon test ici, je cherche des endroits pour approcher les animaux de notre région. C'est donc de bonne heure et de bonne humeur en ce début de printemps que je me suis rendu sur les lieux de mes observations. Bien sûr pas depuis l'autoroute mais en me dirigeant vers le site observé, cette fois à partir de la route nationale. Arrivé sur les lieux, je jette un œil dans mes jumelles; le groupe est bien là. Un long détour sous le vent me permet de n'être plus qu'à une cinquantaine de mètres des animaux. L’autoroute est derrière mois bien sûr. Je me dis que le bruit de la circulation va couvrir le bruit de mon approche... erreur. Les animaux font bien le distingo entre les bruits "habituels" et ceux que peut produire un zouzou comme moi... 

 
Les chevreuils m'ont repéré et finissent par se sauver. Je me dis qu'ils vont revenir, l'herbe étant sans doute bien meilleure dans ce secteur que plus loin... effectivement ils reviennent au bout d'une petite demi-heure. J'en ai profité pour m'approcher de l'endroit où ils étaient à mon arrivée, j'essaie de me dissimuler derrière un mini buisson. Une petite bute nous sépare. A chaque fois que le mâle, le brocard lève la tête, il semble me voir... intrigué, il continue de manger mais s'approche doucement, suivi par le petit groupe. Je déclenche de façon régulière par rafale. N'ayant pas opté pour le mode silencieux du déclencheur et enlevé le bip de la mise au point, il est clair que je ne suis pas le plus discret des intrus... Du coup le petit groupe se rapproche doucement mais surement jusqu'à être à 15/20 mètres de moi. Je dézoom car au 800 mm les animaux sont trop près. Du coup j'opte pour des "portraits" verticaux. Toujours intrigué et cherchant à savoir qu'elle est cette masse allongée au sol, le mâle bondit de gauche à droite en se rapprochant de moi en aboyant (oui, le "cri" du chevreuil est l'aboiement, au même titre que l'aigle trompette et que le chat miaule). La situation est cocasse et je me demande comment va finir ce sketch...

Une des chevrettes aussi s'approche en me fixant droit dans les yeux

Finalement le mâle commence à s'approcher et à amorcer un tour autour de moi... il a dû comprendre que je suis un humain couché par terre caché derrière un appareil photo et une grande optique ! Après quelques aboiements, la troupe s'éloigne sans affolement... c'est dingue ! Pendant de longues minutes nous sommes restés, ce brocard et moi à se fixer dans les yeux...

 Je suis resté un long moment après leur départ en méditant sur ces animaux craintifs... craintifs par la faute de certains qui préfèrent les voir morts plutôt que de les voir se promener en toute quiétude.

 

Commentaires